©Archives familiales Raymond Vanier
100 ans après son crash en Occitanie, des chercheurs de Toulouse
retrouvent les vestiges d'un avion mythique
Des vestiges remarquables, autant pour leur
ancienneté que pour leur qualité. Une association de Toulouse a retrouvé
les morceaux d'un avion tombé il y a 100 ans.
L’histoire d’une découverte incroyable, réalisée presque 100 ans après le crash de l’avion. L’Association Aerorecherche, basée à Blagnac, près de Toulouse, a retrouvé les vestiges d’un Breguet XIV à Cabrerolles, dans l’Hérault, en août 2024.
« On
n’y croyait pas trop, mais on a tenté notre chance […] Et on a retrouvé
des vestiges exceptionnels, par leur ancienneté et leur qualité. Du
jamais vu pour moi », décrit avec passion Gilles Collaveri, fondateur d’Aerorecherche.
Étonnement
bien conservé, il s’agit d’une trouvaille précieuse, d’autant que
l’appareil est directement lié à l’histoire de la Ville rose.
C’est une belle récompense pour Aerorecherche après des années d’études.
L’anniversaire du centenaire approchant, l’équipe de l’association
s’est penchée sur l’histoire du crash de Georges Payan le 6 novembre 1924, au pied de la Montagne noire.
Bien déterminée à en retrouver les traces, l’association a pu
s’appuyer sur « des témoignages et des archives ». Car parmi la
population locale, tout le monde a, au moins une fois, entendu parler de
cet accident.
Tout laissait à penser qu’il fallait chercher du
côté des hauteurs de Cabrerolles, une petite commune d’environ 330 âmes,
qui longe les premiers contreforts du Piémont biterrois. Mais étant
fait de toile et de bois, qu’allait-il vraiment rester de cet avion
construit en 1918 ?
Une pépite : le moteur du Breguet retrouvé
Bien
chaussée pour affronter les reliefs escarpés de la région, l’équipe
était prête à le découvrir. Jusqu’à mettre le doigt sur ce trésor de
l’Histoire. Entre les roches, au milieu de la garrigue, les premiers
éléments de l’appareil apparaissent : commande de vol, structure d’aile,
jusqu’au moteur Renault 300 CV de 200 kg quasiment complet, une
véritable pépite pour les passionnés d’archéologie aéronautique.
Ce Breguet XIV est directement lié à l’histoire de Toulouse et plus
particulièrement à la naissance de l’Aéropostale à Montaudran, avec le
développement des Lignes Latécoère. La Compagnie possédait 150 appareils de ce type dans les années 20.
Un crash, il y a 100 ans
Cette découverte permettra de mettre
en lumière un pilote « méconnu » de l’histoire de l’Aéropostale,
souvent racontée via les figures d’un trio doré : Antoine de Saint-Exupéry, Jean Mermoz et Henri Guillaumet.
« Georges Payan volait sur les Lignes Latécoère depuis deux ans déjà, à une époque où Saint-Exupéry venait tout juste de prendre l’air
et où Mermoz, récemment recruté, était encore à l’essai », explique
l’association. « Il a été chef d’escale à Casablanca, pilote à la fin de
la Première Guerre mondiale », ajoute Gilles Collaveri.
Pris dans
un violent orage le 6 novembre 1924, Georges Payan est décédé sur le
coup, après avoir percuté les flancs rocheux de Carbrerolles. Enterré à
Nîmes, il avait seulement 31 ans. « C’était un pilote courageux »,
mobilisé pour assurer le transport du courrier entre Perpignan et Marseille. « Cette ligne Latécorère a été abandonnée assez rapidement par la suite parce qu’elle ne fonctionnait pas très bien. »
Par
Marie Lamarque
https://actu.fr/occitanie/blagnac_31069/100-ans-apres-son-crash-en-occitanie-des-chercheurs-de-toulouse-retrouvent-les-vestiges-d-un-avion-mythique_61810193.html