mardi 26 septembre 2023

l'avion du Canigo

 





 Ce week-end une quarantaine de bénévoles ont arraché à la montagne les restes du DC3 qui s'était écrasé sur les pentes du Barbet, dans le massif du Canigó, en 1961.

Il était 17 heures ce samedi 24 septembre lorsque la plus grosse partie de la carcasse a enfin pu être désincrustée du sol. Il aura fallu près de trois heures à une dizaine de personnes pour bouger cet amas de tôle, planté sur les pentes de la crête du Barbet à 2 000 mètres d'altitude depuis 62 ans. 62 ans quasiment jours pour jours après le drame, des bénévoles venus des quatre coins de la France et de Catalogne sud (pour la plupart adhérents de l'association Mountain Wilderness) se sont retrouvés pour "nettoyer" cette partie de montagne.

Pendant qu'une partie de la troupe s'affairait sur le plus gros de la carcasse, le reste fouillait les alentours à la recherche de ferrailles et autres caoutchoucs éparpillés dans les rhododendrons et sous les pins à crochets. L'endroit plutôt abrupt était équipé de cordes afin d'éviter tout accident.

Disqueuses, pioches, barre à mine et huile de coude n'ont pas été de trop pour toucher au but. "Ne restait plus" ensuite qu'à descendre toute cette tôle jusqu'à la piste en contrebas. Et les bénévoles n'étaient pas au bout de leur peine au vu du terrain à parcourir particulièrement accidenté. Une opération réalisée sur deux jours mais qui n'était pas une fin en soi. "Le but est de laisser une évocation sur le site et non pas d'effacer l'histoire du lieu", rappelait Florian Chardon le directeur de Canigó grand site, monté à la force du mollet dans la matinée, comme tous les bénévoles.

 Plaque commémorative, stèle ? Cela reste à définir. Parmi les pièces d'aluminium et diverses ferrailles, un bout de ceinture de sécurité, un petit morceau de valise, un palonnier. Des petits trésors qui seront précieusement gardés et exposés (peut-être aux Cortalets) là encore pour ne pas oublier.

 L'amas de débris descendu sur la piste du Lech sera ensuite descendu en 4x4 par l'équipe des Cortalets au gré des trajets pour réapprovisionner le refuge. Pour rappel le 7 octobre 1961 l'avion (DC3) reliant Londres à Perpignan s'écrasait avec à son bord 34 personnes (31 passagers, pilote, copilote et hôtesse de l'air) tués dans le drame. Parmi les premiers secouristes le jour du crash (le 7 octobre 1961), Jean-Pierre Bobo (82 ans) avait à cœur d'être présent pour ce chantier et est monté (à pied) avec son épouse pour donner un coup de main. Pour cet alpiniste émérite, professeur d'histoire, particulièrement marqué par cette catastrophe : "Il fallait que le reste de cette épave soit enlevé. C'est bien de l'avoir fait."

https://www.lindependant.fr/2023/09/24/pyrenees-orientales-lavion-du-canigo-definitivement-envole-11471646.php 

 

rapport synthétique de l'accident du DC3 G-AMSW de la compagnie anglaise Derby Airways

https://aviation-safety.net/database/record.php?id=19611007-0&lang=fr 

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