mercredi 30 décembre 2015

Dinelli, le pirate en avion écolo

 Dans un hangar du Bourget, Eraole, le petit avion biplan tout blanc dont les longues ailes sont ornées de plaques photovoltaïques trône au beau milieu de l’édifice. Depuis sept ans, le navigateur Raphaël Dinelli œuvre à la création de cet avion 100 % écologique. Sa fondation Océan Vital basée aux Sables d’Olonne mène le projet, financé en partie par ADP (Aéroports de Paris).
 Le navigateur entend réaliser l’exploit de Charles Lindbergh qui a traversé l’Atlantique en 1927 avec son avion Spirit of Saint-Louis, mais avec un engin qui n’émettra aucun gaz à effet de serre. Comme Charles Lindbergh, Raphaël Dinelli, 47 ans s’élancera de Long Island, à New-York au mois de juin. La traversée devrait durer plus de 60 heures, soit le double du temps réalisé par l’Américain.

Quatre tours du monde à la voile, une 10ème place au Vendée Globe, une route du rhum en 1998,  le navigateur a roulé sa bosse à travers les mers du monde. Il a aussi essuyé deux naufrages en 1996 et en 2000. En 1996, "le Pirate" comme on l’a surnommé s’est même retrouvé naufragé en mer pendant 36 heures dans une eau à 1° Celsius. "J’ai perdu 20 kilos d’un coup et je dois mon salut à Pete Goss, le navigateur britannique qui m’a sauvé".
De cette épreuve en mer et de biens d’autres encore, Raphaël Dinelli semble puiser une confiance qui force le respect. Car passer 60 heures sans bouger au-dessus de l’Atlantique après un petit détour au dessus de Saint-Pierre et Miquelon ne sera pas une partie de plaisir. Avec une température moyenne de -18° Celsius, un tiers d’oxygène en moins, une position statique des plus inconfortables, les conditions seront dures. "Je vais me nourrir de fruits secs", explique le pilote d'Eraole à La1ère.fr. A cela s’ajoute la question du sommeil. Raphaël Dinelli devra veiller 60 heures, mais pour lui ce n’est pas un problème. "J’ai un passé de navigateur qui va m’aider", souligne-t-il.
 
L’avion biplan va disposer de trois sources d’énergie. Les plaques solaires positionnées sur les ailes produisent 25 % de l’énergie consommée. La nuit, l’avion va planer. Il s’agit d’une énergie totalement gratuite. Enfin un groupe électrogène alimenté par une huile fabriquée à base de micro-algues permettra à l’avion d’avancer. A bord de son petit avion, Raphaël Dinelli fait tourner le moteur. L’ancien navigateur est très fier de montrer aux journalistes les divers boutons et écrans de son tableau de bord. En janvier prochain, les premiers essais d’Eraole doivent avoir lieu à Pontoise à quelques kilomètres au Nord-Ouest de Paris. 
http://www.la1ere.fr/2015/12/10/eraole-l-avion-qui-va-traverser-l-atlantique-grace-l-energie-solaire-et-aux-micro-algues-313963.html

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