Dans un hangar du Bourget, Eraole, le petit avion biplan tout
blanc dont les longues ailes sont ornées de plaques photovoltaïques
trône au beau milieu de l’édifice. Depuis sept ans, le navigateur
Raphaël Dinelli œuvre à la création de cet avion 100 % écologique. Sa
fondation Océan Vital basée aux Sables d’Olonne mène le projet, financé
en partie par ADP (Aéroports de Paris).
Le navigateur entend
réaliser l’exploit de Charles Lindbergh qui a traversé l’Atlantique en
1927 avec son avion Spirit of Saint-Louis, mais avec un engin qui
n’émettra aucun gaz à effet de serre. Comme Charles Lindbergh, Raphaël
Dinelli, 47 ans s’élancera de Long Island, à New-York au mois de juin.
La traversée devrait durer plus de 60 heures, soit le double du temps
réalisé par l’Américain.
Quatre tours du monde à la voile, une 10ème
place au Vendée Globe, une route du rhum en 1998, le navigateur a
roulé sa bosse à travers les mers du monde. Il a aussi essuyé deux
naufrages en 1996 et en 2000. En 1996, "le Pirate" comme on l’a surnommé
s’est même retrouvé naufragé en mer pendant 36 heures dans une eau à 1°
Celsius. "J’ai perdu 20 kilos d’un coup et je dois mon salut à Pete Goss, le navigateur britannique qui m’a sauvé".
De cette épreuve en mer et de biens
d’autres encore, Raphaël Dinelli semble puiser une confiance qui force
le respect. Car passer 60 heures sans bouger au-dessus de l’Atlantique
après un petit détour au dessus de Saint-Pierre et Miquelon ne sera pas
une partie de plaisir. Avec une température moyenne de -18° Celsius, un
tiers d’oxygène en moins, une position statique des plus inconfortables,
les conditions seront dures. "
Je vais me nourrir de fruits secs",
explique le pilote d'Eraole à La1ère.fr. A cela s’ajoute la question du
sommeil. Raphaël Dinelli devra veiller 60 heures, mais pour lui ce
n’est pas un problème.
"J’ai un passé de navigateur qui va m’aider", souligne-t-il.
L’avion biplan va disposer de
trois sources d’énergie. Les plaques solaires positionnées sur les ailes
produisent 25 % de l’énergie consommée. La nuit, l’avion va planer. Il
s’agit d’une énergie totalement gratuite. Enfin un groupe électrogène
alimenté par une
huile fabriquée à base de micro-algues permettra à
l’avion d’avancer. A bord de son petit avion, Raphaël Dinelli fait
tourner le moteur. L’ancien navigateur est très fier de montrer aux
journalistes les divers boutons et écrans de son tableau de bord. En
janvier prochain, les premiers essais d’Eraole doivent avoir lieu à
Pontoise à quelques kilomètres au Nord-Ouest de Paris.
http://www.la1ere.fr/2015/12/10/eraole-l-avion-qui-va-traverser-l-atlantique-grace-l-energie-solaire-et-aux-micro-algues-313963.html