mardi 20 août 2013

PPlane, l'avion en libre-service ?

L'Onera gère ce projet d'«Autolib'» des airs : un avion personnel automatisé sans pilote, pour 2 ou 4 passagers.
À quoi ressembleront les avions de demain? L'ensemble de la filière aéronautique y travaille, et les projets font florès. Très en amont, Bruxelles lance régulièrement des études thématiques dans le cadre de ses programmes-cadres de recherche européens (PCRD).
 PPlane, pour «Personal Plane», est le fruit d'une de ses études menées sous la houlette de l'Onera, le centre de recherche aérospatial français, associé à 13 partenaires européens dont 4 universités ainsi qu'à IAI, le spécialiste israélien des drones, les ­avions sans pilote. Israël dispose d'un statut de membre associé dans les projets européens. Le budget du projet a atteint 4,4 millions d'euros, dont 3,3 millions sur fonds européens.
D'une envergure de 12 mètres et d'une longueur de 8 mètres, PPlane est un concept d'avion per­sonnel automatisé en libre-service. Une «Autolib'» du ciel en quelque sorte. Il est équipé de six moteurs électriques logés dans les ailes. Ses concepteurs ont imaginé une structure recouverte de matériaux ultralégers de type composite en ­fibre de carbone. Silencieux et écolo, PPlane se déclinerait en deux versions (2 ou 4 passagers).
PPlane a été pensé pour apporter un service complémentaire aux avions de ligne, en assurant des liaisons point à point entre villes de province mal desservies et entre la province et les hubs assurant des correspondances avec les liaisons internationales. Doté d'un rayon d'action de 400 km, il volerait à une vitesse moyenne de 200 km/h et à 3000 à 4000 mètres d'altitude, bien en dessous des Airbus et Boeing qui sillonnent le ciel à près de 10.000 mètres de hauteur.

Prix proche du billet de TGV

«Quel serait le système de transport personnel adapté au citoyen européen d'ici à trente ans ou plus? Voilà notre base de départ», explique Claude Le Tallec, le responsable scientifique et technique du projet. Ce dernier s'adresse au plus grand nombre avec un prix du service proche de celui d'un billet TGV.
La réservation se ferait sur Internet en entrant son lieu de départ et sa destination. Ensuite, rendez-vous au PPort, l'infrastructure d'accueil qui peut être installé dans un aérodrome ou un aéroport classique. Il suffit alors de monter à bord et le voyage débute de façon automatique. L'appareil est lancé depuis une rampe électromagnétique et effectue son trajet préprogrammé dès la réservation. La gestion du trafic PPlane et le suivi de chaque appareil sont assurés par des pilotes et des contrôleurs au sein d'un centre de commandement.
Pour l'heure, PPlane reste un concept, en compétition avec d'autres projets. Pour aller plus loin, de nouvelles technologies doivent naître et devenir matures. «Il faut par exemple une motori­sation fiable qui nécessitera des batteries avec trois fois plus d'énergie que les meilleures batteries lithium-ion d'aujourd'hui. De même, l'architecture de l'avion avec ses moteurs dans les ailes n'est pas ­validée. Les rampes électromagné­tiques ne sont pas opérationnelles. Il y a eu des tests aux États-Unis. Il faut aussi que le contrôle aérien change et évolue», énumère Claude Le Tallec.
PPlane devra aussi franchir l'étape de la certification afin d'être autorisé à s'insérer dans le trafic aérien. Or, la réglementation pour les drones n'est pas encore très affinée. Et il faudra aussi compter avec «l'acceptation sociale» de l'appareil sans pilote. Un sondage réalisé auprès de lycéens a montré qu'ils adhéraient à l'idée. Les garçons plus que les filles; les scientifiques plus que les littéraires.

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