mercredi 26 juin 2013

Kepplair Evolution : un A310 bombardier d'eau

Lutte contre les incendies : un Airbus A310 en bombardier d'eau ?

La société Kepplair Évolution planche sur un projet de transformation d’un Airbus A310 en bombardier d’eau. Son rayon d’action aurait une dimension européenne.

L’avion assurera surtout des missions de largage de produit retardant. Le coût d’une heure de vol avec largage est estimé à environ 25 000 euros.

L’avion assurera surtout des missions de largage de produit retardant. Le coût d’une heure de vol avec largage est estimé à environ 25 000 euros. (Photomontage Kepplair Évolution)

Transformer un avion de ligne en bombardier d’eau. Tel est le projet de Kepplair Évolution, une jeune société en incubation au sein de la technopole Bordeaux Technowest. David Joubert, pilote chevronné comptabilisant 10 000 heures de vol, en est l’un des cofondateurs. Ce projet lui est venu il y a environ six ans, à l’occasion d’une discussion avec un commandant de bord français. Ce dernier avait été témoin de l’extinction d’un feu de forêt, en Californie, par un Boeing 747.

Soldat aérien du feu
« Pourquoi ne pas créer des moyens de lutte anti-incendie similaires en Europe ? », s’interroge David Joubert. Le pilote de ligne se rapproche de l’ancien directeur de la Sogerma pour évaluer la possibilité de modifier un Airbus, en l’occurrence un A310, en soldat aérien du feu. Les premières conclusions sont encourageantes mais le projet est suspendu à ce stade.
Il ne reprend vie qu’en 2011. David Joubert et ses deux associés s’entourent alors d’experts pour approfondir des notions touchant à la création d’entreprise, la gestion financière et la faisabilité technique. Kepplair Évolution voit le jour en juin 2012. Elle intègre peu après le giron de Bordeaux Technowest, avec le soutien du général Guignot, président d’Aérocampus et conseiller militaire et aéronautique du président de Région, Alain Rousset.
La jeune pousse girondine focalise son projet sur une base d’A310 MRTT (NDLR : multi role tanker transport) car ce modèle est capable d’assurer toutes sortes de missions : transport de fret logistique ou humanitaire (jusqu’à 35 tonnes), de passagers (214 personnes), rapatriement sanitaire.
Cette polyvalence est indispensable pour assurer la rentabilité de l’avion. Les quatre mois d’été ne permettront pas d’atteindre le seuil minimal d’activité, évalué à 400 heures de vol. Sauf à prier pour que des feux se déclarent partout. Mais ce n’est pas le style de la maison. S’agissant de la lutte anti-incendie, les atouts du long-courrier ne sont pas négligeables. Avec une capacité de largage de 3 000 litres, il emporte cinq fois plus de liquide qu’un Canadair.

Un choix stratégique
En outre, sa vitesse de croisière (900 km/h) lui permet d’atteindre n’importe quel point d’Europe en moins de trois heures. Au demeurant, la volonté de Kepplair Évolution de s’installer à Mérignac relève d’un choix stratégique. L’Aquitaine est aux portes de la péninsule Ibérique où 200 000 hectares partent en fumée chaque année, sur un total de 450 000 hectares en Europe.
L’Airbus A310 sera conçu pour larguer de l’eau ou du produit retardant la propagation des flammes. Comment pourra-t-il stocker 30 000 litres ? En détournant la fonction des réservoirs auxiliaires qui ne contiendront pas de carburant. Un troisième réservoir sera placé sur le pont principal de l’appareil. Son positionnement sera minutieusement étudié pour préserver un équilibre en vol en toutes circonstances : à vide, les soutes pleines et pendant le déchargement.
Des études techniques complémentaires seront bientôt engagées en lien avec Airbus et Sabena Technics pour arrêter un modèle de réservoir, et la répartition idéale de la charge emportée entre l’avant et l’arrière de l’aéronef.
En parallèle, les dirigeants de Kepplair se donnent jusqu’à la fin de l’année 2013 pour finaliser le montage financier. « Nous devons trouver un peu plus de 25 millions d’euros », souligne David Joubert. Airbus et EADS ont été approchés. Un partenaire institutionnel européen est attendu. Cependant, celui-ci ne devra pas excéder 30 % du capital. « On recherche en troisième lieu un assureur ou un industriel souhaitant apporter sa pierre à la protection de la nature. » Si la levée de fonds est au rendez-vous, l’avion effectuera ses premières missions dès l’été 2015.
 http://www.sudouest.fr/2013/06/10/un-airbus-dans-le-feu-de-l-action-1079774-2780.php

merci pour l'info, Saonah

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