L'inventeur de la célèbre tour était aussi un passionné d'aérodynamique.
Découverte, en exclusivité pour
Paris.fr, du laboratoire de Gustave Eiffel, construit en 1912 dans le
16e arrondissement. Une immense soufflerie y est encore en activité
pour des tests de résistance à l'air.
"Laboratoire Eiffel,
SARL" : rue Boileau, face à l’ambassade du Vietnam, la plaque passe
presque inaperçue. C’est un vaste et discret bâtiment couleur sable qui
s’élève au cœur du quartier d’Auteuil (16e). Ici, Gustave Eiffel
(1832-1923) a réalisé son rêve : percer les secrets du vent ! « Après sa
grande carrière de constructeur, il a poursuivi ses activités sur le
secteur de l’aérodynamisme, il voulait être utile à la recherche sur la
mesure du vent », explique Benoît Blanchard, gérant d’Aérodynamique
Eiffel, l’entreprise installée dans les lieux.
L’idée est simple, mais totalement révolutionnaire pour l’époque :
déplacer l’air autour d’un objet fixe pour y mesurer l’effort du vent
plutôt que déplacer l’objet dans l’air. La Tour et ses 300 mètres de
haut servent d’abord de champ d’essai. Eiffel invente une drôle de
machine, un « appareil de chute » équipé d’un dynamomètre, encore
visible dans le laboratoire. Divers objets et maquettes sont ainsi
projetés en chute libre le long d’un câble de 200 mètres de long ! Puis,
sa première soufflerie pousse sur le Champ-de-Mars au pied de la Tour
Eiffel. Jusqu’en 1911, une quarantaine de maquettes et des ailes
d’avions y sont testées, et les travaux d’Eiffel accompagnent les
exploits des pionniers de l’aéronautique. Mais les installations sont
jugées inesthétiques par la municipalité, et l’ingénieur a perdu la
concession de la tour en 1909 : la soufflerie est démantelée.
Où poursuivre ses recherches en toute tranquillité ? « Un de ses amis
habitait dans un pavillon à Auteuil, raconte Benoît Blanchard. A
l’époque, c’était la campagne ». Gustave Eiffel achète un terrain voisin
à un maraîcher et y bâtit son «laboratoire d’essais aérodynamiques».
Il a trouvé un champ d'expérimentation à la dimension de son ambition.
Nous sommes le 19 mars 1912.
Tôle, bois et lin
30 mètres de long, 12 mètres de hauteur, un ventilateur de 7
tonnes : l’invention d’Eiffel bat des records. « Au début du siècle,
seules l’Allemagne et la Russie avaient de tels outils pour tester la
résistance au vent », précise Benoît Blanchard. L’ingénieur Eiffel met
gratuitement à disposition sa soufflerie pour des essais en tout genre
(avions, voitures…). A une condition : pouvoir publier lui-même les
résultats. Fan de météorologie et passionné par le vent, il suivra les
expérimentations jusqu’à sa mort en 1923. La structure en tôle, bois et
lin a été classée monument historique en 1983. Mais l’esprit d’Eiffel
continue de souffler sur la rue Boileau. « Le plus ancien laboratoire
d’essais aéronautiques est toujours en état de marche », précise Benoît
Blanchard. Les maquettes de la Citröen DS3 du champion Sébastien Loeb y
ont ainsi récemment passé l’épreuve du vent…source
Brevet Eiffel n° 503 363 du 16 mai 1917 pour un avion de chasse à grande vitesse
petit complément le 18/12/2013
Cette exposition retrace l’évolution des souffleries, depuis celle de
Gustave Eiffel rue Boileau, dans le 16e arrondissement de Paris,
jusqu’aux très grandes souffleries actuellement en service.
Du 17 décembre 2013 au 28 février 2014
Musée de l'Air et de l'Espace
Aéroport de Paris - Le Bourget
93352 Le Bourget
Du 17 décembre 2013 au 28 février 2014
Musée de l'Air et de l'Espace
Aéroport de Paris - Le Bourget
93352 Le Bourget
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