vendredi 24 mai 2013

La soufflerie de Gustave Eiffel


 L'inventeur de la célèbre tour était aussi un passionné d'aérodynamique.
 Découverte, en exclusivité pour Paris.fr, du laboratoire de Gustave Eiffel, construit en 1912 dans le 16e arrondissement. Une immense soufflerie y est encore en activité pour des tests de résistance à l'air.
"Laboratoire Eiffel, SARL" : rue Boileau, face à l’ambassade du Vietnam, la plaque passe presque inaperçue. C’est un vaste et discret bâtiment couleur sable qui s’élève au cœur du quartier d’Auteuil (16e). Ici, Gustave Eiffel (1832-1923) a réalisé son rêve : percer les secrets du vent ! « Après sa grande carrière de constructeur, il a poursuivi ses activités sur le secteur de l’aérodynamisme, il voulait être utile à la recherche sur la mesure du vent », explique Benoît Blanchard, gérant d’Aérodynamique Eiffel, l’entreprise installée dans les lieux.
 Soufflerie révolutionnaire 
L’idée est simple, mais totalement révolutionnaire pour l’époque : déplacer l’air autour d’un objet fixe pour y mesurer l’effort du vent plutôt que déplacer l’objet dans l’air. La Tour et ses 300 mètres de haut servent d’abord de champ d’essai. Eiffel invente une drôle de machine, un « appareil de chute » équipé d’un dynamomètre, encore visible dans le laboratoire. Divers objets et maquettes sont ainsi projetés en chute libre le long d’un câble de 200 mètres de long ! Puis, sa première soufflerie pousse sur le Champ-de-Mars au pied de la Tour Eiffel. Jusqu’en 1911, une quarantaine de maquettes et des ailes d’avions y sont testées, et les travaux d’Eiffel accompagnent les exploits des pionniers de l’aéronautique. Mais les installations sont jugées inesthétiques par la municipalité, et l’ingénieur a perdu la concession de la tour en 1909 : la soufflerie est démantelée.

Où poursuivre ses recherches en toute tranquillité ? « Un de ses amis habitait dans un pavillon à Auteuil, raconte Benoît Blanchard. A l’époque, c’était la campagne ». Gustave Eiffel achète un terrain voisin à un maraîcher et y bâtit son «laboratoire d’essais aérodynamiques».  Il a trouvé un champ d'expérimentation à la dimension de son ambition. Nous sommes le 19 mars 1912.


Tôle, bois et lin
30 mètres de long, 12 mètres de hauteur, un ventilateur de 7 tonnes : l’invention d’Eiffel bat des records. « Au début du siècle, seules l’Allemagne et la Russie avaient de tels outils pour tester la résistance au vent », précise Benoît Blanchard. L’ingénieur Eiffel met gratuitement à disposition sa soufflerie pour des essais en tout genre (avions, voitures…). A une condition : pouvoir publier lui-même les résultats. Fan de météorologie et passionné par le vent, il suivra les expérimentations jusqu’à sa mort en 1923. La structure en tôle, bois et lin a été classée monument historique en 1983. Mais l’esprit d’Eiffel continue de souffler sur la rue Boileau. « Le plus ancien laboratoire d’essais aéronautiques est toujours en état de marche », précise Benoît Blanchard. Les maquettes de la Citröen DS3 du champion Sébastien Loeb y ont ainsi récemment passé l’épreuve du vent…source


Brevet Eiffel n° 503 363 du 16 mai 1917 pour un avion de chasse à grande vitesse
source : Aérodynamique : les travaux de M. Eiffel
Gérard Hartmann Hydroretro.net 
 

petit complément le 18/12/2013

 Cette exposition retrace l’évolution des souffleries, depuis celle de Gustave Eiffel rue Boileau, dans le 16e arrondissement de Paris, jusqu’aux très grandes souffleries actuellement en service.
Du 17 décembre 2013 au 28 février 2014
Musée de l'Air et de l'Espace
Aéroport de Paris - Le Bourget
93352 Le Bourget

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